La contamination
Le virus du chikungunya est un arbovirus de la famille des Togaviridae, du genre alphavirus. Le virus est transmis par piqûre de moustiques du genre Aedes (rayures noires et blanches). Lorsque la femelle moustique pique une personne infectée, elle peut à son tour transmettre le virus. L'Aedes femelle ne sera infectante qu'après une période de 4 à 10 jours (ce chiffre varie d’une étude à l’autre) de développement du virus dans son corps. La femelle devenue infectante le reste toute sa vie, soit environ un mois.
C’est en injectant un peu de salive anticoagulante et anesthésiante dans un vaisseau sanguin de sa victime, que le moustique infecte l'hôte.
A noter que des transmissions mère-enfant à l’approche du terme (par passage transplacentaire) ont été rapportées pour la première fois lors de l’épidémie de La Réunion en 2005-2006 avec 38 cas déclarés.
Selon l’ARS, on ne pourrait l’attraper qu’une fois !
Les symptômes
La période d'incubation est généralement comprise entre 2 et 6 jours.
En moyenne, 26 % des infections par le virus du chikungunya sont asymptomatiques. En règle générale, une fièvre élevée se manifeste soudainement (avec une durée moyenne de 2 à 3 jours). Cette fièvre est souvent associée à des douleurs articulaires parfois intenses, pouvant toucher toutes les articulations, mais affectant principalement les extrémités (poignets, chevilles, phalanges).
Des maux de tête, des douleurs musculaires importantes et une éruption cutanée apparaissent fréquemment sur le tronc et les membres.
Des syndromes digestifs sont présents dans près de la moitié des cas.
L'évolution est généralement rapide, avec la disparition de la fièvre en 2 à 7 jours, des symptômes cutanés en 2 à 3 jours. Les douleurs articulaires peuvent persister pendant plusieurs semaines.
Pendant la convalescence qui peut durer plusieurs semaines, le malade est en proie à une asthénie importante et souvent à des arthropathies (atteinte des articulations) douloureuses et invalidantes.
Les enfants ne présentent que rarement ces douleurs articulaires. Chez eux, le chikungunya se manifeste généralement par des symptômes proches de la grippe, dont la sévérité peut varier d'un individu à l'autre.
La période de contagiosité dure environ 7 jours…
Prévention et traitement
Les répulsifs de synthèse sont à base de substances actives de types :
· DEET (N,N-diéthyl-3-méthylbenzamide ; C12H17NO)
· Icaridine (hydroxyethyl isobutyl piperidine carboxylate ; C12H23NO3)
· IR3535 (butylacétylaminopropionate d'éthyle ; C11H21NO3)
· DDT (Dichlorodiphényltrichloroéthane ; C14H9Cl5)
· Diméthylcyclopropanecarboxylate de 3-phénoxybenzyle ; C21H20Cl2O3
· Perméthrine ((1RS)-cis,trans-3-(2,2-dichlorovinyl)-2,2
(La perméthrine est réservée pour imprégner les vêtements.)
Ces répulsifs de synthèse sont tous susceptibles d’effets préjudiciables pour l’homme à l’exception du IR3535 dont aucune toxicité n’a été à ce jour démontrée.
D’un autre côté, bien que les répulsifs naturels, notamment ceux issus de l’aromathérapie, n’aient pas une efficacité supérieure à celle des répulsifs de synthèse, ils présentent l’avantage de ne pas avoir de toxicité élevée pour l’homme lorsqu’ils sont utilisés aux doses recommandées,
Un grand nombre d’huiles essentielles ont démontré une forte action répulsive à l’encontre des arthropodes, et le nombre de brevets déposés concernant des inventions de répulsifs contenant des huiles essentielles confirme leur intérêt dans ce domaine.
Il est intéressant de souligner que ces huiles essentielles ayant une action répulsive ont, pour certaines, également démontré une activité limitante sur la réplication des alphavirus,
Quid des huiles essentielles pour repousser les moustiques ?
« De nombreux composés comme l'α-pinène, le b-caryophyllène, le cinéole, l'eugénol, le limonène, le terpinolène, le citronellol, le citronellal, le camphre et le thymol sont des constituants courants d'un certain nombre d’HE décrites dans la littérature, comme présentant une activité répulsive des moustiques.
Bien que l'activité répulsive des huiles essentielles soit généralement attribuée à ces composés particuliers, un phénomène de synergie entre ces métabolites peut entraîner une activité plus élevée par rapport aux composants isolés. Omolo et al. ont comparé les activités répulsives entre l'huile essentielle et les mélanges synthétiques formulés avec ses principaux constituants. Pour certains de ces mélanges, les activités étaient bien inférieures à celles de l’HE correspondante.
Citronellal, géraniol, linalol et citronellol sont des molécules qui ont une odeur acide et piquante qui éloignent les moustiques par leurs actions répulsives. Le géraniol a montré une action répulsive supérieure au citronellal et au linalol.
è Où retrouvons-nous ces molécules ?
Dans certaines huiles essentielles …
· HE Pelargonium graveolens (Géranium rosat) : géraniol, citronellol, linalol– 30 gouttes
· HE Cymbopogon citratus (Citronnelle péi) : géranial, néral, géraniol, myrcène– 30 gouttes
· HE Eucalyptus citriodora (Eucalyptus citronné) : citronellal, citronellol - 30 gouttes
… qui peuvent s’utiliser en mélange ((en vaporisation après avoir secoué le flacon)
… dans les hydrolats (ou dans une huile végétale) …
· HA citronnelle – 150 mL
· HA géranium – 150 mL
Par ailleurs, l’huile essentielle de Katrafay et celle complète d’Ylang-Ylang s’avèrent être de bons alliés pour compléter les effets anti-inflammatoires de l’huile essentielle de cryptomeria et permettent de retrouver le moral après une infection par le chikungunya.
Les huiles essentielles à eucalyptol apporteront également un excellent soutien à notre immunité, (rince bouteille, Eucalyptus globulus, Ravintsara, Saro…). Elles sont également dynamisantes.
Focus sur l’activité anti-virale contre les arbovirus de certaines huiles essentielles locales (en particulier Pelargonium graveolens (géranium) et Cymbopogon citratus (lemongrass ou citronnelle péi)
Et comment les appliquer ?
Les huiles essentielles, en raison de leur nature volatile, exigent une application régulière pour maintenir leur efficacité. En effet, elles s'évaporent rapidement ce qui limite la durée de leur action (Naseem et al., 2016). La formulation galénique joue donc un rôle crucial dans l'optimisation et la prolongation de l'efficacité des répulsifs.
Afin d'améliorer cette durée de protection, certains additifs, comme la vanilline à une concentration de 5 à 10 %, peuvent être intégrés. De nombreuses études ont notamment confirmé son rôle bénéfique contre Aedes aegypti.
Les formulations d’encapsulation des huiles essentielles ainsi que les émulsions (à l’instar de l’émulsions de géranium, ou de cryptomeria) ont également permis d’améliorer significativement leurs propriétés répulsives. Nous avons par ailleurs écrit un article sur les émulsions par ici et sur le cryptomeria par là.
Sources
Ralambondrainy, « Caractérisation chimique et biologique de trois huiles essentielles répulsives issues de la biodiversité régionale contre l’alphavirus du Ross River ».
Taglioni, « Arboviroses et aromathérapie. Les cas de la Dengue, du Chikungunya et du virus Zika/Arbovirosis and aromatherapy Cases of Dengue, Chikungunya and Zika virus ».
INSERM : https://www.inserm.fr/dossier/chikungunya-maladie-homme-courbe/
INSTITUT PASTEUR : https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/chikungunya
INRS – Fiche descriptive virus chikungunya - 2016